5ÈME JOUR, KUCHING – PARC NATIONAL DE BAKO - KUCHING (PDJ/DEJ)
La plongée dans la nature de Bornéo se poursuit. Cap, ce matin, vers le parc national de Bako. À seulement une demi-heure de route de Kuching, ce vaste pan de forêt sauvage, cisaillé de torrents et de cascades, épouse la côte de la mer de Chine méridionale, ponctuée de superbes plages. L’accès, plus agité entre novembre et mars (obligeant parfois à annuler la sortie), se fait exclusivement par bateau (20-30 min), en rivière puis en mer, en fonction des marées. Une vraie petite aventure nécessitant, au reflux, de patauger dans l’eau tiède: mieux vaut donc prévoir aussi sandales ou tongs et pantalon facile à relever, au cas où!
Arrivé à destination, votre guide vous proposera de choisir quels secteurs parcourir: promenade en bois surélevée facile d’approche, ou sentiers plus sauvages, entrelacés de racines, de cailloux et de boue, à explorer bonnes chaussures aux pieds. Voilà la jungle, la vraie, suante et stridulante, vibrante de vie! Malgré sa petite taille, Bako ne rassemble pas moins de sept écosystèmes différents, de la mangrove littorale à la forêt inondée, en passant par les landes de kéranga et les grandes canopées de dipterocarpus. La faune, protégée depuis trois générations, s’est accoutumée à l’homme, ici. Aux côtés des oiseaux (150 espèces) et des loutres, les singes sont les plus remarquables, à commencer par les rares nasiques au gros nez!
6ÈME JOUR, KUCHING – BATAN AI (PDJ/ DEJ/DÎN)
Votre voyage au Sarawak se poursuit, à environ 4h de route vers l’est (250 km), du côté du grand lac Batang Ai. Deux escales scindent agréablement le parcours. La première au marché de Serian, croulant sous les bananes, les noix de coco et l’artisanat. La seconde dans une pépinière d’orchidées et de plantes carnivores (les fameuses népenthès, si communes à Bornéo). Pour déjeuner, c’est au hameau chinois de Lachau que cela se passe.
Retour dans la forêt. Immense lac de retenue (24 km2) serti dans un écrin de montagnes à la chlorophylle inapprivoisée, Batang Ai se trouve au cœur d’un parc national protégeant une population sauvage d’orangs-outangs. Sur ses rives vivent aussi les vrais propriétaires du Sarawak: les Iban, ex-chasseurs de tête devenus de paisibles hôtes.
Après 45 minutes à vrombir, la pirogue longue à moteur glisse son étrave dans l’encoche d’une rivière presque pure, noyée de végétation. Un modeste appontement de bois se détache. Au-dessus sur la berge: un village iban — une longhouse plus précisément, une maison commune, partagée par toutes les familles d’une même communauté. Thé d’accueil, dîner bercé par les jeux et les rires des enfants, démonstration de danse au son du gamelan, sabre et bouclier en main, alcool de riz… le reste du monde semble d’un coup bien loin. Dehors bat le pouls de la nature. Les crapauds croassent. Les insectes stridulent. Mais sous les moustiquaires, malgré le confort spartiate, s’installe l’impression forte de vivre un moment hors du temps. Logement dans un « rumah panjang », une maison longue traditionnelle où vivent plusieurs familles iban. N.B.: il faut prévoir un petit bagage pour la nuit avec l’essentiel. Des douches (froides) et W-C à l’occidentale sont disponibles sur place. L’électricité étant rare et précieuse, mieux vaut faire ses ablutions avant la tombée de la nuit ...